CLANS DU PEUPLE KONGO.
Cet enseignement sur les clans Kongo est l’œuvre de Ne Muanda Nsemi qui est le seul Mukongo capable de nous donner cette liste, ce qui démontre si besoin était de sa qualité d’ancêtre vivant autrement dit « mukulu wa moyo » et que ce qu’il nous enseigne lui est inspiré par l’Au-delà, car je ne pense pas que les administrations coloniales portugaises, belges ou françaises se soient amusées à répertorier tous les clans qui composaient le peuple Kongo et de les classifier selon leur ancêtre originel. La connaissance des noms des clans pour un Mukongo Lamda ne se limite tout au plus qu’aux noms des clans de sa mère et de son père ainsi que de ceux de ses deux grands pères auxquels peuvent éventuellement s’ajouter ceux avec qui ils ont noué des alliances matrimoniales ainsi que ceux de quelques uns des clans qui composent son village lorsque ce Mukongo y vit ou y a passé quelque temps.
Vous trouverez les autres enseignements de Ne Muanda Nsemi dans les archives des Kongo Diéto que vous pouvez consulter sur le blog de Ntumua Mase accessible en cliquant sur le lien suivant : http://mbutamassee.afrikblog.com/
Le clan et sa place dans la société kongo :
Le clan est, chez les Bakongo, une réunion de familles ayant le même ancêtre lointain. Comme dans la plupart des sociétés d’Afrique Subsaharienne, le clan joue un rôle très important dans une société ethnique. C’est par le clan que l’individu peut s’identifier au reste du groupe et trouver sa place au sein de toute la communauté.
La structure familiale des Bakongo est matrilinéaire : le rôle de l’oncle maternel y concurrence donc celui du père. Par ailleurs, la famille désigne l’ensemble des individus ayant un lien de parenté vertical ou horizontal, quel que soit le degré de parenté. Il ne faut pas confondre le concept de famille à celui de famille nucléaire qui a sa place dans la sociologie Kongo, cette dernière constitue un groupe d’individus réunissant la mère à ses enfants, le père n’est ici pas totalement compris dans la famille nucléaire. Quant au clan, il réunit des individus de plusieurs familles et de plusieurs régions différentes (faisant toutefois partie de la société Kongo). Deux individus, l’un Munianga, l’autre Mundibu peuvent ainsi faire partie d’un même clan et se considérer comme « frères ».
Chez les Bakongo, le matriarcat a été privilégié par rapport au patriarcat, car nos ancêtres avaient compris que dans le couple géniteur, la mère était la seule dont on peut affirmer à 100% que l’enfant qu’elle met au monde est le sien contrairement au père, ce qui veut dire qu’avec le matriarcat nous avons des familles sûres à 99,999% si l’on écarte les pièces rapportées.
Le groupe ethnique ou peuple Kongo réunit en son sein plusieurs clans, un clan est composé de plusieurs familles et une famille est composée de plusieurs familles nucléaires.
Clans de base :
Avant le XIIIè siècle existaient trois clans de base chez les Bakongo : le clan Nsaku, le clan Nzinga et le clan Mpanzu. Les clans de base n’étaient pas de simples regroupements d’individus car chaque clan avait aussi un rôle à jouer dans l’organisation de la société. Selon la tradition historique kongo, ces clans étaient issus des trois fils du premier monarque kongo, Nimi Lukeni.
Selon certaines traditions, Nsaku aurait été sa fille et non l’un de ses fils, ce qui expliquerait la place de choix qu’avait ce clan dans les affaires politiques et sociales des Bakongo, surtout lorsque l’on considère que le matriarcat est l’un des caractères sociaux principaux de la société kongo.
Le clan Nsaku :
Le clan Nsaku se chargeait du domaine spirituel et de la justice et fournissait toujours le Mani Nsaku Ne Vunda, la deuxième personnalité de l’empire, juste après le Mani Kongo. L’ascendance de ce clan sur les autres était telle que, dans les terres qui leur appartenaient, ils nommaient eux-mêmes leur dirigeants, contrairement aux autres régions où c’était au Mani Kongo de nommer le chef. Les Nsaku présidaient à toutes les activités religieuses. En politique, ils se plaçaient au premier rang aux côtés du Mani Kongo. Ils dirigeaient par ailleurs les obsèques du défunt souverain et présidaient l’élection de son successeur. Selon certaines traditions, l’épouse du Mani Kongo était souvent membre du clan Nsaku, cela avait sans doute pour effet de lier les Nsaku à la maison impériale et de renforcer leur influence. Un Nsaku (un homme né d’une mère Nsaku) ne pouvait prétendre à la royauté, étant chargé du domaine religieux. La mémoire kongo se souvient de ce clan comme étant le guide des Bakongo.
Le clan Mpanzu :
Il était celui des artisans et des techniciens qui maîtrisaient notamment l’art de la métallurgie. Ils avaient aussi la responsabilité de conduire les hommes pendant la guerre. C’est sans doute à cause de ce fait et aussi parce qu’ils avaient la maîtrise de la métallurgie que les membres de ce clan ont souvent, au cours de l’histoire médiévale des Bakongo (Ngola), revendiqué non sans succès la royauté. En effet, l’art de la forge était considéré comme un attribut royal et sacré et cet art était au centre de l’activité économique, politique et sociale. C’est grâce à lui que les paysans avaient des outils pour travailler et que les guerriers avaient des armes pour se battre. Il était aussi un outil de prépondérance politique et sociale, le fer étant la principale matière nécessaire à la confection des armes et le cuivre étant un métal précieux. La mémoire kongo se souvient d’eux comme les dépositaires de la connaissance.
Le clan Nzinga :
Quant au clan Nzinga, il était le clan qui fournissait généralement les souverains. Les membres de ce clan occupaient la plupart des postes administratifs et gouvernementaux du pays. Chez les Bakongo, aucun poste n’était héréditaire. Le futur Mani Kongo accédait donc au trône par élection, même si le Mani Kongo régnant pouvait proposer son candidat, lequel était souvent un fils ou un neveu, les candidats étant toutefois membres d’une famille dynastique. Les titulaires des autres postes étaient nommés par le Mani Kongo, sauf pour les postes dévolus aux Nsaku dont les membres nommaient eux-mêmes leurs candidats. Du clan Nzinga, la mémoire kongo se souvient comme celui qui a le don du gouvernement.
Clans « filles ».
Par clans « filles », il faut entendre les clans issus des trois clans de base. En effet, à partir du XVIIè siècle, époque marquée par le début de la colonisation portugaise en Angola, le peuple des Bakongo est en crise : plusieurs individus se déplacent vers le Nord en direction de l’actuelle République du Congo. Cet éloignement progressif du noyau de la civilisation kongo (actuelles provinces du Zaïre et Uige en Angola et Centre-Sud de l’actuelle province du Kongo Central en République Démocratique du Congo) crée un affaiblissement des valeurs fondatrices. De plus, ce peuple doit, au fur et à mesure des déplacements, conclure des alliances matrimoniales ou politiques avec les peuples des localités où il s’est installé ou qu’il a traversé. Ainsi, les familles, grandissant et se mélangeant, devenaient progressivement à leur tour des clans. Ces nouveaux clans virent en leur sein la naissance de plusieurs familles qui malgré les nombreux changements, n’oublièrent jamais leurs liens avec leurs clans d’origine, c’est-à-dire leurs clans de base.
Liste des clans.
Voici une liste proposée par Ne Muanda Nsemi :
Descendants de Nsaku : Nsaku, kinsaku, lemba, muanda, lunda, kalunda, kilunda, kinzambi, ndembo, ndingi, madingu, ba dia ndingi, mbuta, kimbuta, kihunda, kivunda, kimbunda, mavunda, mpunda, mbata, kimbata, kota, kikota, kahita, mukukulu, nkukulu, nkokolo, nkala, kinkala, mukala, milimina, kabemba, mbemba, mpemba, kimpemba, mvemba, kimvemba, lawu, mankunku, nkunku, ngola, nsongo, tsongo, mitsongo, kimanga, mbika, kimbika, kimvika, kiyuvu, mabika, nsengele, kinsengele, sengele, kiuvu, kinsumbu, kalemba, mvika, matsakula, kibuila, kimbuila, mbuila, mpila, kimpila, kingidi, kingila, kividi, kiyidi, mayidi, neyidi, ngidi, ngiri, nzidi, nsivuila, kuimba, kikuimba, kikuiti, lukuti, sangila, lunsangi, matsanga, musenga, nsenga, nsanga, nsangi, ngimbi, kingimbi, yimbu, ndinga, kindinga, mavandu, mpanda, muema, ngandu, masaka, masaki, nkamba, kikamba, lemfu, kilemfu, ngemba, kingemba, kiyemvo, yongo, kiyongo, zongo, kizongo, vuzi, kivuzi, kinsembo, masembo, nsembo, musemo, kimfuti, mfuti’a mvemba, makaba, nsimba, nsimbi, nsimbu, nsungu, nsongi, kinsongi, ntumba, kintumba, mowa, kiowa, kikiowa, ntamba, kimayalasa, kimiala, miala, nkuwu, mbakala, kimbakala, kiyaka, etc.
Descendants de Mpanzu : Mpanzu, kimpanzu, lamba, tadi, kilamba, kalamba, lufu, luvu, dondo, ndundu, munuani, kesa, muteke, kuanza, nkuanza, muanza, kimuanza, nganzi, bangu, kibangu, kabangu, kuangu, kikuangu, luangu, kiluangu, tsiluangu, mpangu, kimpangu, mvangi, muangu, kihungu, hungu, vungu, kimbungu, mbungu, ngungu, mangungu, mahungu, mavungu, mfutila, kimfutila, ndamba, kindamba, nlamba, mbau (tiya), kimbauka, mbauka, nsundi, kinsundi, kinsula, kinsulu, musundi, fumina, kifuma, vonga, luvongo, mbongo, kimbongo, kinuani, matana, nkua nioka, vakula, mpaku, kimpaku, voma, kihombi, kilombi, ngoma, kingoma, ngombe, kingombe, lombo, kilombo, kumba, nkumba, kinkumba, nkumbu, fulama, mfulama, kimfulama, vemba, mbembe, mbe, kimbembe, mbimbi, kimbimbi, wumba, wumbu, bumbu, kibumbu, lubangu, kimbundi, kibuma, mbuma, mbumbu, ngumbi, ngumbu, mukuzu, kinkuzu, nkozo, vola, mpondi, kimpudi, mpolo, polo, lumbu, kilumbu, malumbu, mpombo, mpumba, mumba, kimumba, ndombe, lulombe, mbumba (mvangi), ndumbu, mvudi, ngolo, ngola, ndamb’a ngolo (angola), paka, mpaka, mpakasa, kimbaku, kimpaka, mabaka, vona, mponi, mboma, boma, vukama, mavuku, mpuku, vonda, kimpondo, ngonda, ngondi, longo, ndongo, kindongo, samba, busamba, kinsamba, nsamba, nseke nzila, lumba, malumba, mulumba, nkenzi, kinkenzi, mukenzi, masunda, kinkosi, kinsuka, nsuka, nsuka za kongo, mutsakila, nsakila, ntu a nkosi, wembo, kiwembo, mfutila na wembo, etc.
Descendants de Nzinga : Nzinga, kinzinga, mbamba, kimbamba, kambamba, mbala, kihangala, kiluamba, kimbala, kiama, kimbambi, mbambi, kinzamba, nanga, kinanga, kananga, enanga, zananga, mayamba, mazamba, miyamba, mpal’a nzinga, muabi, muyabi, nzamba, yambi, zambi, yanzi, kiyanzi, kiniangi, kiyangu, kianza, kikiangala, mandiangu, nianga, manianga, mani, mayanzi, mbangala, mpalanga, muakase, nsanzala, mbanda, kimbanda, kibanda, mumbanda, kiyandu, mbandu, yandu, lunga, mabulungu, bulungu, madungu, mandungu, malunga, ndunga, nkunga, kiyinda, mbinda, makondo, nkondo, mukondo, mukoko, mikondo, mbenza, muzinga, njinga, mujinga, ngongo, nsinzi, nsindi, ngundu, ngunu, kingunu, kingundu, mahinga, muhoyi, mungoyo, ngoyo, kingoyo, woyo, lukeni, nkenge, kinkenge, kenge, mafuta, etc.
Comme supplément à cette rubrique, voici la liste des tribus qui composent l’Empire Kongo dia Ntotela, d’après une contribution du Dr Miatudila Malonga et de Mfumukanda M. Masembo :
En R. D. Congo :
- Bamboma
- Basolongo
- Bawoyo
- Bamanianga
- Bantandu
- Bandibu
- Bayaka
- Bayombe
- Bakongo ba Boma
- Ba Mbanza ma Nteke
- Besi Ngombe
- Bambata
- Bawumbu
- Balemfu
- Bateke
- Besi Kuakongo
En Angola & Cabinda :
- Basolongo
- Bawoyo
- Besi Songo
- Besi Nova Kayipemba
- Bandamba
- Besi Kisaka Ndika
- Besi Zanza
- Besi Nsonso
- Bankanda
- Bansolongo
- Bayombe
- Basansala
- Bazombo
- Besi Bembe
- Bafiote
- Basanza Pombo
Au Congo Brazzaville :
- Badondo
- Bakamba
- Batsangi
- Bayaka
- Bamikenge
- Basundi
- Bakimongo
- Balumbu
- Bayombi
- Balari
- Bakongo ba Boko
- Babemba
- Bavili
Au Gabon :
- Badondo
Un cadeau pour vous :
« Chanter, c’est prier trois fois », voici un échantillon de chansons qui vont aider à entrer en contact avec les Grands Esprits qui dirigent notre peuple, pour les glorifier et leur adresser vos doléances.
Vous trouverez d’autres chansons sur différentes chaînes de YouTube dont celle de Kesa BDK où vous pourrez notamment apprécier la très émouvante chanson dédiée à Yaya Vita Kimpa qui nous rappelle son sacrifice suprême ainsi que celle créée en l’honneur de Mfumu Kimbangu.