Eglises de réveil, un frein au développement
En prévision de la libération de notre pays et de sa refondation, nous devons nous battre contre une autre occupation bien plus prégnante celle-là, celle des églises de réveil avec leurs enseignements qui ont corrompu tous les esprits au point de les anesthésier contre toute imagination et tout effort productif. Quand on voit tous les dégâts causés par la prolifération des églises de réveil, la mise en route d’un processus de développement passe par la désintoxication préalable des esprits des congolais pour les rendre aptes à raisonner, imaginer, créer et à compter sur les aptitudes qu’ils ont reçues de Dieu pour résoudre les différents problèmes qui se posent à eux en toute circonstance. Mais la libération des esprits ne sera pas une tâche facile à cause de leur niveau d’imprégnation par les idées négatives qui sont déjà bien ancrées, en tout cas elle sera plus rude que n’aura pu l’être la libération du pays, je vais m’attacher à dénoncer ici toutes ces idées. Cette communication constitue le volet spirituel du processus de libération du peuple congolais qui fait suite au volet politique exprimé dans ma lettre ouverte au peuple congolais qui donnait la voie à suivre pour reconquérir notre souveraineté et établir les bases d’un véritable développement. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de la lire, vous pouvez y accéder avec le lien indiqué à la fin de cet article.
Dans la situation actuelle de notre pays qui s’est dégradée au fil des années entraînant la naissance des églises dites de réveil à la tête desquelles s’illustrent des pasteurs attirés par l’appât du gain et qui ont trouvé dans cette activité la seule occupation rémunératrice dans ce pays où le travail est devenu une denrée rare. Ainsi, le métier de pasteur est devenu le métier le plus pratiqué, les chômeurs y trouvent le palliatif à leur désœuvrement et le moyen le plus sûr de se faire de l’argent tandis que les autres y trouvent le moyen d’arrondir leurs fins de mois en plus de leur salaire. Au-delà de la rémunération que cela procure, c’est aussi un moyen d’accéder à une certaine célébrité vis-à-vis de ceux qui les suivent. Tout le monde s’y est mis, professeurs, magiciens, voyants, avocats, médecins, hommes politiques et bien d’autres, le métier n’épargne aucune catégorie. Si certains d’entre eux sont de bonne foi, la majorité sont des opportunistes qui se sont engouffrés dans ce filon qui, à côté de l’activité politique, est devenue l’une des seules qui permettent de vivre décemment dans ce pays complètement détruit. En plus de cela, chaque pasteur s’attache à créer sa propre église, ce qui provoque la prolifération de ces églises dans une compétition malsaine entre pasteurs qui ne peuvent pas se sentir, démontrant par là qu’ils ne respectent pas l’amour du prochain préconisé par celui qu’ils sont sensés servir, alors qu’ils auraient pu prendre exemple sur l’église catholique où l’on peut aller prier indifféremment dans n’importe quelle église du monde sans se soucier de celui qui y officie. Tout cela uniquement pour des raisons mercantiles, car chaque gourou veut avoir la mainmise sur ses fidèles qui sont là uniquement pour garnir ses poches. Les pasteurs qui, au lieu de s’engager dans la défense des plus vulnérables contre le pouvoir génocidaire qui les maltraite et les massacre, préfèrent pactiser avec celui-ci pour satisfaire leurs intérêts personnels.
- Qui suis-je, ma formation religieuse chrétienne.
Moi qui vous parle, je suis issu d’une famille chrétienne qui a donné à notre pays un de ses premiers prêtres catholiques. J’ai reçu ma formation religieuse au cours des 12 années que j’ai passées dans des écoles catholiques dont six en tant qu’interne, d’abord chez les pères puis chez les frères des écoles chrétiennes. A travers le mouvement Xavéri, j’y ai appris le don de soi et l’amour du prochain conformément à l’enseignement de Jésus, ce que j’ai toujours essayé de mettre en pratique dans ma vie de tous les jours. J’ai quitté le Zaïre à l’époque où le phénomène des églises de réveil n’existait pas encore, à l’époque où les migrations vers l’Occident n’étaient pas affaires de pasteurs, à l’époque où la seule préoccupation des étudiants était d’obtenir une bourse, ce qui nous obligeait à rester à l’affût des concours qui étaient organisés par les organismes internationaux pour des formations en Europe. C’est pour avoir réussi à l’un d’eux que je me suis retrouvé ici en Europe, je n’ai donc pas de rente à payer à un quelconque pasteur en guise de reconnaissance. Voilà pourquoi je me sens totalement étranger à ce phénomène des églises de réveil qui m’apparaît si étrange au vu de toutes les idées qu’elles ont réussi à inculquer dans les esprits des congolais et que je considère comme contraires à notre culture et au développement.
- Première idée reçue : Nzambe akosala,
La principale idée pernicieuse qui a plongé une large proportion de congolais dans l’attentisme d’une intervention divine pour résoudre leurs problèmes par la simple évocation du nom de Jésus est la fameuse phrase « Nzambe akosala, Nzambe akosala ». Certes, il existe cet adage qui dit que « l’homme propose et Dieu dispose », mais cela veut bien dire que pour que Dieu puisse disposer, il faut que l’homme propose, ce qui signifie que pour recevoir l’aide de Dieu, il faut déjà être soi-même engagé dans l’action, car prier sans agir est sans effet.
Je rappelle à tous que notre principale mission sur terre consiste à développer celle-ci, et le meilleur hommage que l’on puisse rendre à Dieu et par conséquent la meilleure prière, c’est le travail. Passer le plus clair de son temps à demander à Dieu de nous donner ceci ou cela est une aberration, car Dieu nous a doté d’une intelligence et d’un don particulier qui doit pouvoir nous permettre de transformer la terre et de la développer afin de perpétuer son œuvre de création. Il est temps pour nous de mieux nous en servir pour construire le bonheur de l’être humain sur terre, il est temps d’arrêter de clamer partout que Dieu va travailler pour nous, car Dieu ne travaillera jamais pour nous, par contre il soutient d’une manière ou d’une autre ceux qui prennent la peine de se servir de leur cerveau pour agir. Pendant que beaucoup de congolais n’ont pour seul objet de lecture que la Bible, les Européens qui nous l’ont apportée se gavent avec des tas d’autres livres pour enrichir leur savoir et rechercher les voies et moyens permettant d’améliorer les conditions de vie de l’homme sur terre. Je pense que Dieu est plus prompt à aider ceux qui mettent à profit leur talent au service de l’humanité que ceux qui viennent passer leurs journées à lui déclarer qu’il est Dieu ou qu’il est le plus puissant car tout ça il le sait, il n’a pas besoin qu’on le lui rappelle, Dieu n’est pas un dictateur qui a besoin qu’on lui chante le Djalelo à longueur de journée, il vaudrait mieux chanter des textes qui contribuent à l’éducation des gens en rappelant à chacun comment il doit se comporter dans sa vie d’enfant de Dieu. Le temps consacré à la prière quotidienne doit être réduit au minimum, juste le temps de remercier Dieu ou de lui demander de nous venir en aide, ceci afin de consacrer le reste du temps à l’accomplissement de notre mission sur terre. Car le temps que les gens passent dans les interminables retraites constituent un manque à gagner dans un système économique normal, avec le cumul des heures improductives qui sont autant de pertes financières. Afin d’établir les bases d’un nouveau développement, il est important de se débarrasser de ces attitudes attentistes pour retrouver des comportements plus vertueux.
A titre d’exemple de ces attitudes attentistes, prenons le cas d’une personne qui va s’enfermer dans une retraite et qui reçoit 100$ de son frère de la diaspora, cette personne va s’écrier « Nzambe asali » alors qu’il ne s’agit là que du fruit du travail d’une autre personne. Ce qui est absurde, c’est que sur les 100$ difficilement réunis par l’expéditeur pour aider sa famille, la personne va retirer 10$ pour aller enrichir son pasteur en guise de dîme pour avoir permis cet envoi qui, de toutes les façons, se serait effectué même sans son intervention, et pour peu que la personne de la diaspora ait lui aussi versé une dîme, voilà comment on alimente ce système vicieux qui attire tant de monde. En effet, la dîme c’est l’élément clé qui est à base de tant de vocations de pasteurs et donc de la prolifération des églises de réveil. La dîme ne doit pas être un impôt sur le revenu à verser à un quelconque pasteur, c’est de l’escroquerie, Dieu vous sera plus reconnaissant si vous consacrez une partie de vos revenus à aider les plus défavorisés, c’est la meilleure dîme qui soit car elle répond à l’amour du prochain comme l’ont très bien intégré les musulmans et parce qu’elle permet de garder tout le monde impliqué dans le développement du pays.
- Deuxième idée reçue : Dieu est au contrôle de notre vie. Vivre dans la crainte de Dieu.
Croire que Dieu contrôle le bon déroulement de notre vie est une grosse erreur qui plonge beaucoup de congolais dans l’inaction et l’irresponsabilité. Si Dieu était au contrôle de la vie de l’homme, il ne nous autoriserait pas à enfreindre ses commandements, il ne permettrait pas que les assassins tuent, que les violeurs violent, que les génocidaires s’acharnent à éliminer d’autres hommes. En réalité, l’homme sur terre est libre et seul responsable de ses actes. Déjà lorsque j’étais élève, c’était un sujet sur lequel j’étais en désaccord avec le frère Marc qui nous faisait disserter sur la religion. Sachant que celle-ci affirme que Dieu sait tout, le passé, le futur et le présent, je rétorquais que si tel était le cas, il ne pouvait rien reprocher à l’homme puisque qu’en le créant, il savait comment il allait se comporter et les actes qu’il allait perpétrer, qu’ils soient bons ou mauvais. Dire que Dieu est au contrôle de sa vie relève plus de la méthode Coué que de la réalité et sa seule vertu c’est que cela nous permet de nous rassurer et d’affronter la vie avec plus d’assurance et d’optimisme.
L’autre idée communément répandue par les églises de réveil, c’est celle qui recommande à ses adeptes de vivre dans la crainte de Dieu. Pour moi qui ai été éduqué dans l’idée que Dieu est amour et, si Dieu est amour, je trouve cette idée curieuse, car il n’y a pas lieu de le craindre, nous devons par contre vivre dans son amour en nous aimant les uns les autres, car Dieu a créé l’homme à son image et aimer son prochain c’est aimer Dieu comme nous l’a enseigné Jésus. C’est ainsi que je m’étonne de constater que dans ce pays où les gens déclarent vivre dans la crainte de Dieu, ils vivent en réalité dans la méfiance des uns des autres, ils sont rongés par la jalousie des uns envers les autres et sont prêts à tout pour faire échouer l’autre. Quel contraste entre la ferveur des gens à fréquenter les églises de réveil et leur comportement dans la vie courante, quel contraste entre leur capacité à réciter les versets de la bible et l’application qu’ils en font dans leur vie de tous les jours ! A quoi ça sert de crier le nom de Jésus à longueur de journées lorsqu’on est pas capable d’aimer son prochain, je parie sans prendre trop de risques que s’ils avaient vécu à son époque, la plupart de ceux qui ne jurent que par ce nom auraient fait partie de la majorité qui criaient « A mort l’imposteur! » lorsqu’il fallait condamner celui qui se disait fils de Dieu, il est plus facile d’aimer une personne disparue ou qu’on n’a jamais connue qu’un être bien vivant que l’on côtoie tous les jours. Et avec la mise en avant du paravent de l’état d’âme institué en passeport des relations humaines, les églises de réveil ont contribué à leur détérioration avec la destruction du tissu social, elles ont introduit la discorde dans les couples et ont provoqué la scission des familles, le récent exemple de la pauvre mère de Marie Misamu est là pour illustrer ce que j’avance. Avec leur état d’âme, elles ont contribué à la mise à l’écart de nombreux enfants soit disant sorciers, amputant ainsi le pays d’une partie de sa force vive et par conséquent de sa richesse, ce qui est non seulement un crime contre l’humanité mais aussi une catastrophe économique pour notre pays, notre devoir sera d’en sortir le plus vite possible en réhabilitant tous les enfants de la rue.
Je pense que dans ces conditions il sera difficile de cheminer vers le développement de ce pays. Nous devons donc nous libérer de cette crainte de Dieu pour adopter l’amour de Dieu à travers l’amour du prochain, car c’est lui qui nous aidera à vivre dans la joie et le bonheur, c’est l’amour du prochain qui nous permettra d’aimer nos compatriotes et à travers eux d’aimer notre pays et de nous adonner à son développement. Evidemment l’amour du prochain ne signifie pas être au service des autres pour les rendre inactifs car ce serait un mauvais service à leur rendre, il ne s’agit pas d’être le pourvoyeur de poissons à la personne qui a faim mais de lui apprendre ou de l’aider à apprendre à pêcher pour qu’il devienne autonome et qu’il puisse à son tour aider d’autres personnes. Aider l’autre à réussir fait partie de l’amour du prochain et donc de l’amour de Dieu, le corollaire de ceci c’est de savoir se réjouir de la réussite d’autrui, quitte à vouloir suivre son exemple pour réussir comme lui ou faire mieux que lui dans une saine concurrence qui permet à l’ensemble de progresser et donc de se développer.
Dans le même ordre d’idée que la crainte de Dieu, les églises de réveil ont largement contribué à propager l’idée selon laquelle toute autorité vient de Dieu. En complicité avec le pouvoir à qui ils cherchent à plaire pour en tirer le plus de profits possibles, ils se servent de la Bible et du nom de Jésus pour endormir la population et lui faire gober n’importe quoi afin de renforcer et pérenniser ce pouvoir, ce dont ont bien profité les occupants pour asservir le peuple congolais au point de l’emmener à croire que c’était la volonté de Dieu que d’être dirigé par un imposteur génocidaire. Il est temps de corriger cette idée en la restreignant, hormis l’autorité des parents sur leurs enfants, au seul pouvoir issu de la volonté réelle du peuple ou à celui que nos ancêtres octroient à nos chefs coutumiers.
- Troisième idée reçue : C’est Dieu qui donne la vie et c’est Dieu qui la retire.
Quel rapport entre la mort d’un alcoolique par cancer du foie provoqué par une cirrhose et la volonté de Dieu ? Quel rapport entre la mort d’un fumeur invétéré par cancer des poumons et la volonté de Dieu ? Si ces deux questions peuvent se poser n’importe où sur cette planète, qu’en est-il de la mort d’un homme suite à une crise d’asthme dans un pays médicalement sous-développé et la volonté de Dieu ? Dieu aime-t-il plus les habitants des pays développés que ceux des pays sous-développés ? Non ! Dieu n’est pas si injuste qu’il ait décrété que les Africains devaient mourir plus tôt que les Européens, si l’espérance de vie est plus courte chez nous que chez les Européens, cela n’est pas dû à la volonté de Dieu mais tout simplement au fait que nous n’avons pas encore assez utilisé notre intelligence pour prendre soin de ce corps physique qu’il nous a donné et dont nous sommes entièrement responsables. Il est donc temps pour nous de prendre nos responsabilités et de tout mettre en œuvre pour développer notre système éducatif qui nous permettra de mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons et de mieux nous impliquer dans l’amélioration de nos conditions de vie.
Dieu n’est pas plus responsable de la santé des hommes que de leur mort, Dieu n’est responsable que de l’esprit qui réside dans chaque corps humain. C’est à cet esprit que Dieu donne un corps à chaque fois qu’il y a une naissance qu’elle soit humaine, animale ou végétale. En ce qui concerne les corps humains, à la naissance chaque esprit hérite d’un corps dont il devient entièrement responsable et dont il doit prendre soin tout au long de sa vie. A l’image d’un enfant qui reçoit une voiture de son père, il en est responsable et il doit l’entretenir, la conduire en respectant le code de la route afin que sa durée de vie soit la plus longue possible. Et l’on ne dira pas, si un jour il fait un accident sous l’effet de l’alcool que ce serait la volonté de son père qui lui a offert cette voiture. Il est clair que selon l’état initial de la voiture reçue, son pilote, la manière de la conduire, le terrain sur lequel elle est utilisée et l’entretien dont elle fait l’objet, elle aura une durée de vie plus ou moins longue. Ainsi entre deux voitures semblables en tous points utilisées par deux personnes aux comportements équivalents qui roulent l’une sur des routes goudronnées et impeccables et l’autre sur des routes en terre et cahoteuses, la probabilité de voir la seconde rendre l’âme avant la première est sans aucun doute plus élevée, il en est de même de l’espérance de vie entre un individu vivant dans un pays développé et un autre qui vit dans un pays sous-développé. Normalement chaque corps dont nous héritons a de par sa constitution sa propre espérance de vie dans les conditions normales de vie, mais selon le mode de vie adopté et les habitudes de vie, cette espérance peut s’avérer plus courte ou plus longue et, selon qu’on vit dans un pays développé ou pas, on aura tendance à voir cette espérance de vie initiale prolongée ou réduite. Ceci veut dire que la mort ainsi que tout ce qui arrive à ce corps sur cette terre n’est pas le fait de Dieu mais le fait de celui qui l’habite et ceci en interaction avec tout ce qui vit sur terre. Les seules morts qui pourraient être attribuées à Dieu sont celles qui surviennent indépendamment de la volonté de l’individu lorsque celui-ci se trouve au mauvais endroit au mauvais moment lorsque l’événement n’est imputable à aucune responsabilité humaine.
- Quatrième idée reçue : Laisser les morts tranquilles car parler avec les morts est satanique.
A mon époque, avant que je ne quitte le Zaïre, toutes les cérémonies qu’elles soient politiques ou traditionnelles commençaient toujours par un hommage rendu aux morts, aujourd’hui cela est semble-t-il devenu satanique. Les catholiques célèbrent chaque jour leurs morts à travers les saints et ils ont réservé la journée du 2 Novembre de chaque année à la commémoration de l’ensemble des défunts, je ne vois pas en quoi ce serait satanique d’invoquer ma grand-mère à laquelle j’étais si attaché pour qu’elle puisse me venir en aide lorsque je suis confronté à une difficulté qui me dépasse, car croyez-moi ou pas, vous avez plus de chance d’obtenir satisfaction en invoquant le nom de votre grand-père chéri que celui d’un Jésus qui n’a jamais existé, car tout le monde sait qu’il n’a jamais vécu sur la terre d’Israël de l’époque une personne répondant au nom de Jésus, ce qui veut dire qu’en évoquant ce nom vous risquez peut-être de déranger un défunt latino qui ne vous connaît pas et qui ne parle pas votre langue. Je pense que les gens doivent arrêter de se fier à la propagande faite dans les films évangéliques ou dans les chansons chrétiennes, cela relève plus de la méthode Coué que de la réalité, la réalité c’est celle que nous avons vécue ou continuons à vivre avec ceux qui proclament et font commerce du nom de Jésus. Si le nom de Jésus peut faire de l’effet sur une personne, ce sera plus un effet psychologique en rapport avec ce que cette personne a entendu sur ce nom qu’autre chose, car le même nom sur quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de Jésus n’aura aucun effet, par contre lui évoquer le nom de son grand-père décédé peut avoir le même effet que celui provoqué par le nom de Jésus sur le chrétien.
Dire que les morts sont morts et qu’ils doivent se reposer, c’est faux et archifaux, la seule partie du mort qui se repose, c’est son corps tandis que son esprit continue à vivre pour accomplir une autre mission. Lorsqu’ils passent dans l’autre monde les morts peuvent être classés en quatre catégories :
- Il y a d’abord les innocents que sont les enfants et les déficients mentaux qui sont appelés à retourner sur terre pour habiter un nouveau corps. Il en est de même pour les jeunes gens qui sont morts prématurément et n’ont pas eu le temps d’accomplir leur mission. Ainsi, lorsque deux personnes se rencontrent et tombent amoureuses l’une de l’autre avec l’impression de s’être toujours connues et d’être faites l’une pour l’autre, il y a une forte probabilité qu’elles aient été liées par un lien familial ou affectif dans une autre vie avant leur retour sur terre, leur attraction est comparable à celle qui va déclencher une relation amoureuse entre deux enfants qui ignorent leur lien de parenté.
- Il y a les méchants qui sont les gens qui ont incarné le mal sur terre et qui après leur mort doivent expier leurs péchés. Suivant le degré de leurs méfaits, ils sont soit envoyés aux oubliettes, soit rétrogradés et renvoyés sur terre dans le corps d’un animal ou d’une plante, ce qui tendrait à créditer la pensée bouddhiste.
- Il y a les adultes, la grande majorité, qui ont laissé une descendance sur terre et qui deviennent les anges gardiens de leurs proches à qui ils sont susceptibles de porter assistance ainsi qu’à tous ceux qu’ils ont aimés lorsque ceux-ci font appel à eux. Tous ceux qui ont volontairement mis fin à leurs jours, suivant leur âge et les circonstances de leur suicide, sont soit renvoyés sur terre soit bloqués à ce niveau en étant privés de tout contact avec les vivants, ceci ne concerne bien entendu pas les morts par euthanasie qui sont traités de la même manière que ceux qui sont décédés par mort naturelle. Les morts restent dans cette fonction d’anges gardiens jusqu’à ce que tous les descendants qu’ils ont laissés sur terre les aient rejoints ou jusqu’à ce que personne ne fasse plus appel à eux, après quoi, suivant le bilan cumulé de leur vie sur terre et de leurs actions en tant qu’ange gardien, soit ils passent au niveau supérieur, soit ils retournent sur terre pour recommencer une nouvelle vie et parfaire leur curriculum vitae.
- Et enfin, il y a les hommes de bien qui ont mené une vie exemplaire au service des autres et par conséquent de Dieu, qui souvent n’ont laissé aucune descendance sur terre, ceux-là accèdent directement au niveau supérieur où ils deviennent des super anges universels et accessibles à tout vivant qui fait appel à eux pour les assister ou pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu.
Il est donc complètement aberrant de demander aux gens de ne pas évoquer leurs morts ou de ne pas leur parler car les morts ne demandent qu’une chose, c’est qu’on fasse appel à eux pour aider ceux qu’ils ont laissés sur terre, ils sont aussi là pour jouer les intermédiaires entre les vivants et leur Dieu. Suivant la relation que vous avez ou n’avez pas avec eux, suivant que vous les respectez ou pas, suivant que vous respectez les règles qui régissent votre société ou pas, les morts sont capables de vous aider à atteindre vos objectifs, de vous mettre les bâtons dans les roues pour vous faire échouer ou tout simplement d’interrompre leur assistance à votre égard. Les morts sont comme ces gens qui quittent le pays pour émigrer vers des pays développés, c’est à eux que les familles restées au pays font appel pour demander de l’aide afin de résoudre tel ou tel problème qui se pose à eux. De la même manière que la diaspora voit la situation du pays mieux que ceux qui vivent sur place, les morts voient la situation sur terre mieux que les vivants. Que nous en soyons conscients ou pas, nous sommes tous naturellement reliés à nos morts qui communiquent avec nous d’une manière ou d’une autre. Même si les morts agissent souvent à l’insu des personnes sur lesquelles ils veillent, pour pouvoir bénéficier de leur protection contre les dangers qui vous guettent ou de leur assistance dans vos différentes démarches, vous devez être à leur écoute contrairement aux recommandations des églises de réveil. Ils peuvent intervenir dans vos rêves pour vous passer des messages, ils peuvent vous envoyer des signes en provoquant par exemple l’incident qui fera que vous ne puissiez pas prendre un avion qui va se crasher ou que vous ne puissiez boire un verre qui contient du poison, ils peuvent aussi passer par votre esprit pour vous mettre en état d’alerte lorsque vous faites face à un danger ou à une personne mal intentionnée, cela pourrait se définir par ce que nous appelons communément « sixième sens ». Lorsque vous ne les ignorez pas et que vous restez à leur écoute, ces anges gardiens vous aident à prendre les bonnes décisions, ils vous assistent même dans votre travail comme j’ai pu l’expérimenter, cela se manifeste souvent lorsque je me trouve devant un problème difficile, il se produit alors quelque chose qui me met sur la voie pour trouver la réponse recherchée. En restant attentif aux différents signes qui vous sont envoyés, vous arrivez à développer votre capacité à percevoir les messages qui vous sont délivrés et à les interpréter pour en tirer le meilleur profit. Certaines personnes sont naturellement plus sensibles que d’autres pour capter les messages venus de l’au-delà, c’est le cas des voyants ou des médiums qui vous répètent ce que leur transmettent vos anges gardiens qui vous connaissent mieux que quiconque.
Outre la fonction d’ange gardien qu’ils exercent en toutes circonstances, les morts sont aussi capables de répondre aux sollicitations des vivants. Mais, que ce soit pour faire le bien ou pour faire le mal, les morts sont incapables d’agir par eux-mêmes, ils sont pour cela obligés de passer par des phénomènes physiques impliquant tout ce qui existe sur terre. La communication des morts avec les vivants peut être individuelle ou collective, les petits signes caractérisent la communication individuelle tandis que des grands phénomènes physiques sont utilisés dans la communication collective qui permet de s’adresser à l’ensemble d’une famille ou à toute une communauté pour l’aider, la punir ou lui passer un message. La liberté dont jouit l’homme sur terre est aussi de mise dans l’au-delà et, à l’image de ce qui se passe sur terre, les esprits dans l’au-delà sont aussi capables du bien comme du mal, et si en règle générale l’on peut considérer qu’ils agissent la plupart du temps pour le bien de ceux qu’ils ont laissés sur terre, il existe parmi eux des esprits qui sont inscrits dans le mal et qui peuvent aller jusqu’à investir l’esprit d’un vivant pour nuire à travers lui. Lorsqu’un esprit de l’au-delà investit l’esprit d’un vivant, c’est soit parce que celui-ci l’aura sollicité, soit parce qu’il est réceptif et qu’il lui aura laissé la porte ouverte. Que ce soit parce qu’on fait appel à lui ou parce qu’il s’est imposé de lui-même, un esprit est capable d’agir en bien comme en mal à travers le vivant. Lorsque l’esprit du mort investit l’esprit d’un vivant, cette intrusion peut être soit ponctuelle, soit permanente. Lorsqu’elle est ponctuelle, c’est toujours à l’initiative des vivants en vue de communiquer avec le mort, l’esprit du mort se sert alors de l’esprit du médium pour énoncer son message. Lorsqu’elle est permanente, qu’elle ait été sollicitée par le vivant ou qu’elle se soit opérée à son insu, c’est toujours en vue de faire le mal, dans ce cas l’esprit du mort peut se comporter de deux manières possibles : soit il reste en sommeil et ne se réveille que pour faire le mal lorsque son hôte est animé de sentiments négatifs envers quelqu’un d’autre, soit il reste constamment éveillé et prêt à faire, à travers son hôte, le mal dont il se nourrit.
Ne venez pas me demander comment je sais tout ça, ça s’est imposé à moi et je vous le retranscris tel que je l’ai reçu, à vous d’y croire ou de ne pas y croire, c’est votre choix! Ce que je sais maintenant, c’est que si nous chercheurs décidons de collaborer avec nos « ngunza », nous pourrions être emmenés à percer le mystère de la communication avec l’au-delà, à le modéliser pour être les premiers à créer l’appareil qui nous permettrait de communiquer avec nos défunts et de pouvoir évoluer dans la vie à la manière d’un coureur cycliste dans une course, relié par une oreillette à son directeur sportif, ce qui serait une contribution considérable au progrès de l’humanité et qui renverrait nos querelles actuelles à de l’histoire ancienne. Et si je me fie à mon expérience, le seul fait d’y penser est un signe que ceci est réalisable et que cette échéance n’est pas si lointaine, en tout cas les progrès scientifiques et technologiques nous permettent d’être optimistes et cela m’excite tellement que j’en fais d’ores et déjà mon prochain sujet de recherche si j’arrive à réunir les fonds que cela nécessite.
- Conclusion.
Qu’on ne vienne pas me dire que faire référence à notre culture conduit à renier le progrès ou que les noirs sont moins ceci ou cela, j’ai eu la chance d’évoluer dans les deux milieux et je peux témoigner. Sans prétention aucune, j’ai eu durant toute ma scolarité au Zaïre de brillants dauphins qui m’ont poussé à l’excellence et qui auraient eu leur place dans n’importe quel bureau d’études en Occident, et dans mon vécu professionnel qui s’est exclusivement déroulé en Europe, j’ai eu à travailler dans des milieux où j’étais souvent le seul ingénieur noir, je n’ai jamais souffert d’un complexe d’infériorité. Au contraire, j’ai réussi à m’imposer sans problème partout où je suis passé et tout naturellement je suis redevenu comme autrefois à l’école celui à qui les collègues venaient demander conseil en vue de résoudre tel ou tel problème auquel ils étaient confrontés, ce qui m’a valu d’être surnommé avec des attributs tels que « le crack », « le professeur » ou « le spécialiste ». J’ai été amené à conduire des projets de tous genres qui peuvent paraître extraordinaires à certains mais qui ne sont que des jeux d’enfants pour nous qui les pratiquons. C’est uniquement le plafond de verre qui a interrompu mon évolution, mais c’était un mal pour un bien, car cela m’a contraint à me trouver une autre voie d’excellence, celle de l’invention qui m’a conduit là où j’en suis aujourd’hui avec plusieurs produits à mon actif qui n’attendent que des finances pour être concrétisées et qui, j’en suis sûr, auront un retentissement mondial même si entre-temps quelques produits similaires sont sortis sous telle ou telle autre forme. Ceci veut dire que nous ne devons souffrir d’aucun complexe d’infériorité, ce serait plutôt le contraire qui pourrait nous animer car je pense que nous avons quelque chose d’inné qui nous donne un avantage sur les autres, et cela pas seulement en matière de danse ou de sport, je pense que nous sommes naturellement doués d’une prédisposition à pouvoir créer sans connaissances théoriques ou un apprentissage poussé, ce qui nous donne une longueur d’avance dans plusieurs domaines, ainsi l’acquisition de la théorie ne peut que nous rendre meilleurs. Il n’y a qu’à voir l’exemple de nos musiciens ou celui encore très épatant de nos réalisateurs de films qui, confrontés au manque de matériel, ont su s’adapter et inventer une façon de filmer qui leur est propre. L’invention est le propre de tout être vivant, donc de l’homme, c’est sa capacité à pouvoir résoudre un problème qui se pose à lui ou à répondre à un besoin donné. Plus ses conditions de vie sont difficiles et plus son besoin d’inventer s’accroît, ce qui signifie qu’un peuple sous tutelle comme nous l’avons été sous la colonisation ou que nous continuons à l’être aujourd’hui avec le néocolonialisme des « décideurs » internationaux est moins enclin à se frayer son propre chemin et donc à inventer, car nous avons pris la mauvaise habitude d’attendre que les choses viennent d’ailleurs, de nos « maîtres ». Ce qu’il nous faut c’est d’abord reconquérir notre souveraineté comme je l’ai proposé dans ma lettre ouverte référencée ci-dessous, redevenir nous-mêmes et développer ensuite notre ressource humaine avec des formations adéquates dans tous les domaines de la connaissance qui nous permettront de créer des produits qui nous ressemblent dans les divers domaines de notre vie courante et d’en faire profiter le reste du monde.
Il est temps de stopper la prolifération des églises de réveil dont le caractère sectaire et mercantile est contraire à l’enseignement de Jésus. Il faudra instituer une autorisation à leur éclosion et réglementer leurs lieux implantation en favorisant leurs regroupements. Il faut sortir de cette situation absurde où les églises de réveil constituent la plus grande entreprise improductive du pays tout en étant par les idées qu’elles propagent un frein au développement, il faut transformer toute cette énergie stérile en énergie créative et encourager les pasteurs à retrouver leurs professions d’origine dans lesquelles ils mettront la même application à développer leur pays. Compte tenu de l’ampleur du problème, je reconnais que toutes ces mesures pourraient s’avérer inutiles si notre pays ne retrouve pas un fonctionnement normal qui donne du travail à chaque citoyen en âge de travailler et qui remette les enfants à l’école, car il est bien connu que la misère est le plus grand terreau à la prolifération de ces églises. Plus les gens auront des occupations intéressantes et bien rémunérées, plus le temps qu’ils consacreront à ces religions se réduira, les futurs acteurs du pouvoir savent donc à quoi s’en tenir. Dans ce fonctionnement normal, il faudra intégrer un programme de rééducation du peuple pour le sortir de l’aliénation mentale qu’il a subi durant toute cette période d’occupation. Il faudra que les musiciens d’adoration intègrent dans leurs répertoires des chansons éducatives qui enseignent la morale, car rendre l’homme meilleur, c’est aussi servir Dieu. La seule chose qui me rend optimiste c’est que tout ceci est dû à la situation économique du pays et de l’extrême pauvreté dans laquelle notre population a été plongée, ainsi, dès lors que cette situation s’améliorera et que tout le monde sera occupé par un travail rémunérateur conforme à sa formation et à ses ambitions, tout ceci disparaîtra, les pasteurs perdront leur influence sur la population et leur métier deviendra obsolète car la plupart d’entre eux auront retrouvé leur métier d’origine pour lequel ils ont été formés.
Patriotiquement vôtre,
KUETE NZA-YAZOLA’MO Muana KINGOYI Wa KINDAMBA
Patriote Résistant,
Article écrit en Février 2016 Publication le 22/02/2016
Pour télécharger, lire ou imprimer cet article en version PDF, cliquer ici
Cliquer ici pour la version lingala de cet article.
SI CET ARTICLE VOUS A SATISFAIT, N’HESITEZ PAS À LE PARTAGER AVEC VOS AMIS DE FACEBOOK, WHATSAPP ET AUTRES RÉSEAUX SOCIAUX !
Vous trouverez le volet politique de cette lettre ouverte en cliquant sur le lien ci-dessous :
https://www.ksludotique.com/2015/12/20/lettre-ouverte-au-peuple-congolais/